Et si HULK était réel? TPB
Le trouble de la personnalité borderline (TPB) et la bipolarité sont souvent confondus. Le TPB est un trouble psychologique qui touche entre 2 et 10 % de la population, majoritairement féminine. Les experts avancent qu’il serait responsable de 2 000 suicides par an. Il survient principalement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Ce trouble se manifeste par des changements d’humeur soudains et affecte la façon dont une personne pense, agit et se comporte avec les autres.
Symptômes du trouble de la personnalité borderline
Les personnes atteintes du TPB sont sujettes à d’importantes souffrances, pouvant se manifester par :
- Instabilité psychologique et émotionnelle : Le patient a des émotions très intenses et incontrôlables. Cela peut varier d’un état de vide mental à une confusion émotionnelle. On parle de perturbation émotionnelle ou d’instabilité psychologique.
- Intensité et instabilité des relations interpersonnelles : Le patient tombe immédiatement dans la dévalorisation ou l’idéalisation de l’autre, et les deux comportements s’alternent rapidement. Pour la personne atteinte de TPB, l’autre peut être mauvais et bon en même temps. Les relations sont souvent tumultueuses et intenses.
- Comportements impulsifs : Le TPB peut entraîner des comportements impulsifs et incontrôlables tels que des dépenses excessives, des crises de boulimie, la consommation de d’alcool,…, etc. Le patient peut également avoir des attitudes menaçantes vis-à-vis des autres, mais également vis-à-vis de lui-même.
- Distorsions cognitives ou perceptives : Le patient a des schémas de pensée déformés et une perception perturbée de la réalité.
- Instabilité de l’humeur : Des situations d’anxiété ou de colère constante non motivée peuvent survenir. Le patient a également des problèmes d’identité et son image de lui-même est perturbée.
- Un sentiment chronique de vide, ainsi que la peur de l’abandon.
On retrouve également les symptômes du trouble borderline dans d’autres maladies mentales : par exemple, la schizophrénie. Les deux troubles partagent certains symptômes mais reste tout de même différents, dans la mesure où pour le trouble borderline, les symptômes sont temporaires et dépendent de l’état ou de l’environnement du patient. De plus, les personnes atteintes de TPB ont un meilleur fonctionnement personnel et social que les personnes atteintes de schizophrénie.
Les causes du TPB
Selon les spécialistes, plusieurs facteurs peuvent être à l’origine du trouble borderline. On les divise en deux catégories : génétiques et environnementaux.
- Facteurs génétiques : Le patient est prédisposé au développement de dérèglements émotionnels.
- Une enfance difficile ou un environnement handicapant : Si le patient a évolué dans un environnement peu ou pas bienveillant, il a été exposé à une dévalorisation constante de ses pensées et émotions, il a eu des relations chaotiques et inappropriées, ou il a été abusé, alors il peut facilement développer un trouble borderline.
De nombreuses études ont montré que le cerveau d’une personne atteinte du TPB reste en état d’alerte et perçoit les choses comme effrayantes et stressantes.
Traitement du TPB : les thérapies adaptées
Les professionnels de la santé mentale considèrent souvent un trouble de la personnalité borderline comme un trouble complexe à traiter. Des recherches récentes montrent qu’un traitement basé à la fois sur la psychothérapie et la pharmacothérapie peut être efficace. Les deux techniques contribuent à améliorer l’état du patient. Les psychothérapies les plus adoptées sont :
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui aide à identifier et à modifier les croyances, les perceptions inexactes de soi et des autres, et les comportements impulsifs. La thérapie cognitivo-comportementale agit sur des symptômes tels que les sautes d’humeur, l’anxiété, les pensées suicidaires et les comportements d’automutilation et réduit les problèmes d’interaction avec les autres. La thérapie se concentre sur la conscience, en prêtant attention aux émotions ressenties dans le moment présent. Les patients auront ainsi une plus grande capacité à contrôler leurs émotions intenses, à gérer leur stress et à améliorer leurs relations.
- La thérapie des schémas vise à sortir le patient du cadre négatif dans lequel son enfance l’a enfermé (je ne vaux rien, les gens ne m’aiment pas, je serai abandonné).
Les médicaments ne sont prescrits qu’occasionnellement dans les phases les plus symptomatiques. Au fil du temps, divers ancrages (une relation amoureuse durable, devenir parent ou avoir un emploi valorisé) stabilisent significativement l’état du patient.